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Photo : jnl (licence ArtLibre)
Église et gynécologie
Les chants de messe dangereux pour les femmes enceintes : légende ou vérité ?

En arrivant à l’Université Catholique de Louvain à Louvain-la-Neuve en Belgique, le professeur Ladislas Grwszowsz découvre avec stupéfaction une rumeur qui court dans la communauté catholique francophone, et surtout française : les chants de messe catholiques seraient à l’origine de nombreuses fausses couches et malformations de fœtus. Ce spécialiste de gynécologie statistique de l’Université de Gdansk, en Pologne, trouve donc là un sujet de recherche passionnant pour occuper utilement l’année sabbatique qu’il est venu passer en Belgique.

« J’avais moi-même entendu plusieurs fois cette rumeur et j’avais d’ailleurs rencontré quelques cas troublants, mais rien de statistiquement pertinent », nous confie le docteur Jean-François Lebranchu, qui accueille dans son équipe le professeur Grwszowsz. Les deux savants co-signent un article à paraître prochainement dans la prestigieuse revue médicale anglaise « The Lancet » et qui présente les résultat de près d’un an de recherches conduites en Wallonie et dans le nord de la France.

Le professeur Grwszowsz nous confie que la récolte de données statistiques, nécessaires pour établir l’existence réelle du phénomène, n’a pas été sans difficultés. « Certains prêtres ont tout simplement refusé de nous laisser consulter leurs registres paroissiaux, au prétexte qu’ils ne voulaient prêter aucun crédit à "une calomnie de socialistes sans dieu" », nous déclare-t-il. Mais à force de persévérance, les deux chercheurs parviennent à recueillir suffisamment de témoignages et de données clés qui leur permettent de
progresser et de mettre au jour des chiffres pour le moins troublants.

« Nous avons pu alors déterminer qu’il y avait bel et bien une curiosité statistique dans les chiffres de naissances des quinze dernières années [chez les femmes fréquentant les églises catholiques] ». Le nombre de fausses couches y serait de 15% supérieur à la moyenne, et certaines maladies génétiques semblent également plus communes.

Un problème rencontré alors est la difficulté d’établir la ou les causes supposées de cette situation ; il est en effet hors de question de soumettre délibérément des femmes enceintes à des expériences pouvant mettre en danger leur grossesse. Après plusieurs tentatives avortées, une expérience montre des prémisses de résultats : « Le comportement des bébés et des très jeunes enfants pendant les chants est particulièrement agité pendant les chants. Nous avons alors eu l’idée de nous adresser à des acousticiens de l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie qui nous ont aidé à isoler certaines conditions, mots, syllabes, réverbérations, ferveur dans la voix, fausses notes, c’est-à-dire tout un nombre de facteurs créant un trouble utérin susceptible de générer des lésions de la muqueuse conduisant à une fausse couche, ou, plus grave, des troubles de développement du fœtus. »

Pour comprendre le phénomène, il a fallu recréer en laboratoire les conditions d’un dimanche matin dans une petite église de province, où le mélange de chanteurs et de chanteuses de capacités vocales et de tessitures différentes mêlé à la réverbération pourrait provoquer les effets néfastes qui ont été observés. « Nous avons effectué des tests sur des souris, en produisant synthétiquement les ondes sonores les plus typiques d’un chant comme le fameux « Trouver dans ma vie ta présence » », explique le docteur Lebranchu. « L’effet est évidemment amplifié mais les résultats sont détaillés dans notre article et ne souffrent pas, je pense, d’ambiguïtés. » Les paroles de la liturgie francophone catholique moderne contribuent, du fait de leur interprétation par des amateurs dans des conditions scéniques peu propices, à des troubles caractérisés qui peuvent être aggravés par une exposition répétée et des conditions physiques particulières, comme la grossesse. En réalité, l’étude montre que même chez d’autres sujets (les hommes moustachus, ou les personnes ayant des cheveux blancs et consommant plus de laitages que la moyenne, par exemple) des effets négatifs peuvent être observés, comme des douleurs gingivales et des déchaussements dentaires, ou bien encore la sensation persistante d’avoir un caillou dans sa chaussure.

Des débats sont à attendre dès la publication de cet article, non seulement dans le landernau médical, où l’on parle déjà de déconseiller la messe aux femmes enceintes, mais aussi dans le petit monde des théologiens : « Nous n’avons pas pu répéter les mêmes résultats en utilisant des chants en latin, mais je compte m’atteler à cette passionnante question dès mon retour à Gdansk », conclut le professeur Grwszowsz.


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Jean-Ignace Mittelbaum
Connaisseur


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